mardi 24 novembre 2015




LE RYTHME DU VERS
À l’origine, la poésie était toujours accompagnée de musique. Les vers ont conservé ensuite le rythme, donné par le jeu de l’accent, la coupe, l’enjambement, le rejet et le contre-rejet.

L’accent, c’est l’augmentation de l’intensité de la voix sur une syllabe.
On distingue deux genres d’accents: Accent Fixe et l’Accent Mobile 


L’ACCENT FIXE
Au XVIIe siècle, le vers classique supportait deux accents : l’un en son milieu qui est la césure et l’autre à sa fin qui est la rime. Ces deux accents divisent le vers en deux parties qu’on appelle hémistiches. Mais au XIXe siècle le vers ne supporte plus de césure.

Exemple :
Un jour sur ses longs pieds,  //   -allait je ne sais où /
Le héron au long bec,         //    -emmanché d’un long cou / _ (La Fontaine)
La syllabe « pied » marque le 1er hémistiche
La syllabe « bec » indique le 2e hémistiche    
Les deux tirets obliques « // » sont la césure
Le seul tiret oblique « / » est la rime

L’ACCENT MOBILE

Le rythme est le mouvement du poème; il peut être l’image musicale du mouvement de la pensée. Le rythme régulier peut être binaire lorsqu’il est coupé en deux par la césure (c’est le cas de l’alexandrin classique), ternaire (comporte trois accents) ou tétramètre (comporte quatre accents).

Le rythme peut être aussi entrecoupé, lent, rapide, progressif et peut exprimer la régularité, la monotonie ou la tristesse.

LA COUPE

C’est un repos, une pause dans le vers. Elle se situe après chaque syllabe accentuée et marque la fin d’une mesure. Les vers longs comportent plusieurs coupes: la plus importante placée au milieu est appelée césure. Dans l’alexandrin classique, la césure se situe après la sixième syllabe prononcée. Chacune des deux moitiés de l’alexandrin s’appelle un hémistiche comme on a déjà vu dans l’accent fixe ci-dessus.

L’ENJAMBEMENT

C’est un procédé métrique fondé sur l'inadéquation entre la syntaxe et le mètre d’un vers, c’est-à-dire qu’un groupe syntaxique déborde d'une unité métrique sur l'autre créant un effet de continuité ou d'amplification. Il y a enjambement quand la pause finale n’accomplit pas le sens du vers et que l’on doive le continuer dans le vers suivant.
Exemple : Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
               Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi. (Arthur Rimbaud)

IL EXISTE DES ENJAMBEMENTS SIMPLES, AVEC REJET ET AVEC CONTRE-REJET.

LE REJET
On dit qu’il y a rejet lorsque le sens du vers se termine au début du vers suivant.
Exemples :
-Il est pris.
-Oh! Quel nom sur ses  lèvres muettes -Tressaille ?  
-Quel regret implacable le mord ? (Arthur Rimbaud)
 
LE CONTRE-REJET
Lorsque le sens du vers commence à la fin du vers précédent, on dit qu’il y a contre-rejet.
Exemple :
-Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne
-Faisait voler la grive à travers l’air atone. (Paul Verlaine)


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LES FORMES POETIQUES

Les formes fixes:


   Ballade: elle comporte en général trois strophes de huit octosyllabes ou décasyllabes, suivies d’une demi-strophe appelée envoi. L’ensemble est construit sur trois rimes seulement. Chaque strophe se termine par un même vers, le refrain.

Rondeau : il comporte quinze, treize ou douze vers construits sur deux rimes seulement et répartis en strophes imposées. Le premier hémistiche est repris à la fin des deuxième et troisième strophes.
  
Pantoum : inspiré de la poésie orientale, il s’organise en quatrains à rimes croisées, dont les vers 2 et 4 sont repris aux vers 1 et 3 de la strophe suivante.
 
    Sonnet : il regroupe quatorze vers en deux quatrains et un sizain (présenté en deux tercets). Dans sa forme classique, les deux quatrains ont le même jeu de rimes embrassées, parfois croisées, et le sizain est composé d’un distique et d’un quatrain de rimes croisées ou embrassées. Mais le retour du sonnet au XIXe  siècle s’est accompagné d’une grande liberté dans les rimes (Baudelaire, Verlaine).

LES FORMES MODERNES
La poésie moderne s’est émancipée des règles classiques, et explore de nouvelles formes, parmi lesquelles on peut citer :

Le vers libre : il ne conserve que l’apparence typographique du vers (majuscule, retour à la ligne), et impose des rythmes crées non par la versification mais par des retours sonores.

Le verset : appliqué au segment de base des grands textes sacrés (la Bible et le Coran), le terme désigne une ou plusieurs phrases rythmées d’une seule respiration, comme chez Péguy, Claudel, ou Saint-John Perse.

Pour en savoir plus:




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