LE RYTHME DU VERS
À l’origine, la poésie était
toujours accompagnée de musique. Les vers ont conservé ensuite le rythme, donné
par le jeu de l’accent, la coupe, l’enjambement, le rejet et le contre-rejet.
L’accent, c’est l’augmentation de l’intensité de la voix
sur une syllabe.
On distingue deux genres d’accents: Accent Fixe et l’Accent
Mobile
L’ACCENT FIXE
Au XVIIe siècle, le vers
classique supportait deux accents : l’un en son milieu qui est la césure et
l’autre à sa fin qui est la rime. Ces deux accents divisent le vers en deux
parties qu’on appelle hémistiches. Mais au XIXe siècle le vers ne supporte plus
de césure.
Exemple :
Un jour sur ses longs
pieds, // -allait je ne sais où
/
Le héron au long bec, // -emmanché d’un long cou / _ (La
Fontaine)
La syllabe « pied » marque le 1er hémistiche
La syllabe « bec » indique le 2e hémistiche
Les deux tirets obliques « // » sont la césure
Le seul tiret oblique « / » est la rime
L’ACCENT MOBILE
Le rythme est le mouvement du poème;
il peut être l’image musicale du mouvement de la pensée. Le rythme régulier
peut être binaire lorsqu’il est coupé en deux par la césure (c’est le cas de
l’alexandrin classique), ternaire (comporte trois accents) ou tétramètre
(comporte quatre accents).
Le rythme peut être aussi
entrecoupé, lent, rapide, progressif et peut exprimer la régularité, la
monotonie ou la tristesse.
LA COUPE
C’est un repos,
une pause dans le vers. Elle se situe après chaque syllabe accentuée et marque
la fin d’une mesure. Les vers longs comportent plusieurs coupes: la plus
importante placée au milieu est appelée césure. Dans l’alexandrin classique, la
césure se situe après la sixième syllabe prononcée. Chacune des deux moitiés de
l’alexandrin s’appelle un hémistiche comme on a déjà vu dans l’accent fixe
ci-dessus.
L’ENJAMBEMENT
C’est un procédé
métrique fondé sur l'inadéquation entre la syntaxe et le mètre d’un vers,
c’est-à-dire qu’un groupe syntaxique déborde d'une unité métrique sur l'autre
créant un effet de continuité ou d'amplification. Il y a enjambement quand la
pause finale n’accomplit pas le sens du vers et que l’on doive le continuer
dans le vers suivant.
Exemple : Depuis
huit jours, j’avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins.
J’entrais à Charleroi. (Arthur Rimbaud)
IL EXISTE DES ENJAMBEMENTS SIMPLES, AVEC REJET ET AVEC
CONTRE-REJET.
LE REJET
On dit
qu’il y a rejet lorsque le sens du vers se termine au début du vers suivant.
Exemples
:
-Il est pris.
-Oh! Quel nom sur ses
lèvres muettes -Tressaille ? -Quel regret implacable le mord ? (Arthur Rimbaud)
LE
CONTRE-REJET
Lorsque le sens
du vers commence à la fin du vers précédent, on dit qu’il y a contre-rejet.
Exemple :
-Souvenir,
souvenir, que me veux-tu ? L’automne
-Faisait voler la
grive à travers l’air atone. (Paul Verlaine)
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LES FORMES POETIQUES
Les formes fixes:
Ballade:
elle comporte en général trois strophes de huit octosyllabes ou décasyllabes,
suivies d’une demi-strophe appelée envoi. L’ensemble est construit sur trois
rimes seulement. Chaque strophe se termine par un même vers, le refrain.
Rondeau : il comporte quinze, treize ou douze vers construits sur deux rimes seulement et répartis en strophes imposées. Le premier hémistiche est repris à la fin des deuxième et troisième strophes.
Pantoum :
inspiré de la poésie orientale, il s’organise en quatrains à rimes croisées,
dont les vers 2 et 4 sont repris aux vers 1 et 3 de la strophe suivante.
Sonnet :
il regroupe quatorze vers en deux quatrains et un sizain (présenté en deux
tercets). Dans sa forme classique, les deux quatrains ont le même jeu de rimes
embrassées, parfois croisées, et le sizain est composé d’un distique et d’un
quatrain de rimes croisées ou embrassées. Mais le retour du sonnet au XIXe siècle s’est accompagné d’une grande liberté
dans les rimes (Baudelaire, Verlaine).
LES FORMES MODERNES
La poésie moderne
s’est émancipée des règles classiques, et explore de nouvelles formes, parmi
lesquelles on peut citer :
Le vers
libre : il ne conserve que l’apparence typographique du vers (majuscule, retour
à la ligne), et impose des rythmes crées non par la versification mais par des
retours sonores.
Pour en savoir plus:
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